Le jour est plus doux à la place de Vénétie
Un homme chétif cherche des mégots dans le jardin, déçu
Des garçons qui portent la kippa marchent auprès de leur mère
Des herbes jadis indomptables font leur sieste dans une épicerie
Et les banquettes, jamais à l’abri du soleil lorsqu’il fait beau ;
Une trottinette glisse tout droit vers le centre commercial
comme sur un étang, là qu’il pleut
Et sur l’accordéon qui s’arrête, je m’entends lire :
je sais que le monde est toujours, inlassablement vierge
Moi qui suis cachée derrière la vitre
Moi qui aime faire une machine surtout quand il pleut
Moi qui aimais quelqu’un puis un autre
jusqu’à maintenant jusqu’à toi
Toi qui tout comme moi ne veux plus souffrir
Et c’est cela qui adoucit le jour à la place de Vénétie.